La fée paillettes : Et toc ! Je suis la plus belle. (A YE)

« Il était une fois, il y a fort fort longtemps, dans une contrée lointaine et magique, une fée nommée Hyperion. Hyperion ne mesurait pas plus de dix centimètres, était plus léger qu'une plume et il avait de magnifiques ailes dorées dans le dos. C'était une fée comme les autres, pas plus forte, ni plus grande, ni plus intelligente que les autres. Cependant, on louait déjà dans tout le royaume sa légendaire beauté. En effet, à la moindre évocation de son nom, toutes les jouvencelles mouillaient leur ... »
« Pierre-Emmanuel, je t'en prie ! »
« Pardon maman. Où en étais-je ? Ah oui voilà : CULOTTE ! Tu l'auras compris, il était donc très beau. Au grand damne de toutes ses prétendantes, le coeur d'Hyperion était déjà pris. Ses songes étaient hantés par la plus belle, la plus douce, la plus délicate des fleurs. Elle se prénommait Hildegarde, elle avait les cheveux blonds comme les blés et sentait le caramel. Lorsqu'Hyperion l'avait aperçue pour la première fois à la fête des lucioles, il en était immédiatement tombé amoureux. Or, pour son plus grand malheur, la belle était déjà promise au prince des fées, le cruel, vil et tyrannique Pépin dit le fourbe. Guidé par l'ardeur de son amour, il n'écouta que son courage et un beau matin, il se rendit au palais pour défier le monarque. "Je te propose un honnête défi ô mon prince. Si je parviens à débarrasser ton royaume de l'horrible affreux méchant Crapulouk, tu devras me céder ta promise." déclama t-il tel un preux chevalier. Le roi, d'abord outré par une telle outrecuidance, ne tarda pas à s'esclaffer devant la stupidité et l'inconscience de l'entreprise. Persuadé que le plaisantin faillirait et trouverait la mort, il accepta sans réserve. Après avoir jeté un dernier regard empli d'amour et de respect à sa belle, Hyperion se retira et s'apprêta à prendre la route des ténèbres, au bout de laquelle résidait l'horrible affreux méchant Crapulouk. On disait que le monstre avait mille bras et qu'il déchiquetait les ailes des fées avant de s'en repaitre goulûment. Armé d'une épée magique que le vieux sage aux ailes fripées de son village lui avait tout spécialement forgée et d'une coque de noix en guise de bouclier, il prit le départ en toute hâte. Bien sûr, il avait un peu peur mais la récompense était si belle qu'elle lui donnait du baume au coeur. La route des ténèbres était extrêmement dangereuse, escarpée et peuplée d'esprits malveillants. Maint fois, Hyperion faillit perdre la vie. Le chemin était long et semé d'embuches, si bien qu'Hyperion faillit perdre espoir. Au moment même où son courage allait immanquablement faillir, une énorme grotte se dressa devant lui. Elle mesurait près d'un mètre, si bien qu'Hyperion, depuis le sol n'en distinguait même pas le sommet. Il sortit fièrement son épée de son fourreau et protégé par sa coquille de noix, il avança prudemment, l'esprit alerte. Tout à coup, alors qu'il était à présent plongé dans l'obscurité, un grognement terrifiant se fit entendre. Ni une, ni deux, il craqua une allumette sur le sol et la brandit non sans mal devant lui pour éclairer l'intérieur de la caverne. Sous ses yeux horrifiés se dressa tout à coup une bête immonde. Deux immenses pupilles jaunes, des poils roux sur tout le corps, des pattes aux griffes acérées et des dents ... comme il n'en avait jamais vues. La bête était assurément à la hauteur de sa réputation : gigantesque, ignoble et féroce. Hyperion fronça les sourcils et brandit son épée en hurlant de toutes ses forces : "HORRIBLE AFFREUX MECHANT CRAPULOUK, VIENS SI TU L'OSES !" Alors même que l'une de ses pattes immenses s'apprêtait à le happer, il s'envola prestement et virevolta autour de la tête monstrueuse. Il se retrouva à la hauteur de ses pupilles dilatées par la cruauté. N'écoutant que sa bravoure, Hyperion fonça tel une torpille vers l'animal et lui creva les deux yeux avec son arme meurtrière. Le monstre rugit alors que son sang inondait la grotte. Malheureusement, écumant de rage et de douleur, il fit claquer sa queue contre la paroi de la grotte qui se mit à trembler dangereusement. Un énorme bloc se détacha de la paroi et allait s'écraser sur notre héro qui remerciait déjà le ciel pour sa brève existence ... »
« ET ALORS, QU'EST-CE QU'IL S'EST PASSE ? »
« Bah attend, tu vois bien que je me mouche là. »
« ... »
« Sneurfl. Bien. Je disais donc que le bel Hyperion était sur le point de passer de vie à trépas. Dans un dernier mouvement désespéré et pour que son nom reste gravé dans les livres d'histoires, il se précipita sur le géant et planta l'épée magique dans son coeur. Alors la sombre caverne s'emplit d'une lueur aveuglante et de somptueuses étoiles scintillantes entourèrent la brave petite fée. Hyperion sombra alors dans l'inconscience. Il se réveilla trois jours plus tard, blessé mais en vie, étendu sur un rocher. Devant ses yeux gisait, inerte, le corps de son ennemi. Un sourire triomphant illumina son visage tandis qu'il contemplait son exploit et la douce image d'Hildegarde enivra son être. Lorsqu'il rentra au palais, il brandit fièrement l'une des griffes de l'horrible affreux méchant Crapulouk devant le prince des fées. Celui-ci, abasourdi et humilié, se jeta du haut de la plus haute tour du château et mit ainsi fin à une tyrannie qui durait depuis plus de deux mille ans. La belle Hildegarde, toute en joie et en larmes de bonheur, se jeta dans les bras de son cher amour et il vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. »
« Oh mon chéri ... C'est ... C'est magnifique. »
« Tu pleures ? »
« Oui mais c'est l'émotion trésor. Cette histoire est tellement belle. Et quelle fin idyllique ! »
« Bon heu ... en fait, en réalité, la fin est un peu ... enfin je l'ai un peu arrangée quoi. »
« Ah oui ? Et quelle est la véritable version ? »
« Bah en vrai quand il est revenu, Hyperion a trouvé Hildegarde dans le pieu de son meilleur pote Cassius. Alors il les a égorgé tous les deux, et puis le roi avec et puis il a pris son trône et puis il a perdu sa virginité avec une soixantaine de fées trop excitées par ses exploits. »